vendredi 3 juin 2011

Paracha Nasso - Rabbi Nathan de Breslev

Paracha Nasso - Rabbi Nathan de Breslev

« Si un homme ou une femme fait expressément vœu de Nézirat, voulant s'abstenir en l'honneur de l'Éternel... » (Bamidbar 6:2)

Une personne qui se déclare Nazir s'interdit certaines choses que la Tora a autrement permises. Simplement parce qu'elle l'a décidé – et déclaré à voix haute – une personne pose une barrière infranchissable entre elle et ce qui est maintenant autorisé seulement aux autres.

Le pouvoir de la parole

Grâce à cette mitswa d'un type unique – celle des vœux que nous pouvons formuler lorsque nous le désirons – nous pouvons apprécier à sa juste valeur la grandeur impressionnante de la parole. De fait, dès l'instant où nous prononçons un vœu, nous sommes tenus de respecter notre parole et chaque mot qui est sorti de notre bouche.

Il faut admettre que le concept des vœux est tout simplement renversant ! Grâce aux vœux, nous apprenons l'éminence de l'être humain et de son aspect de possesseur du libre-arbitre. Réfléchissons-y : avec sa bouche, l'être humain a le pouvoir de créer ce qui devient pour lui – et seulement pour lui – une mitswa nouvelle qui ne lui a pas été ordonnée par Hachem !

Par exemple : une personne s'interdit – en prononçant les mots adéquats – l'usage ou le bénéfice d'une chose permise à tout le monde. Immédiatement, cette chose lui devient interdite ; de plus, cette interdiction revêt maintenant un statut biblique ! Ceci n'est-il extraordinaire ? La chose qui est devenue interdite à cette personne ne l'est pas d'une façon intrinsèque. Si elle l'était, elle lui aurait été interdite par D-ieu Lui-même !

Ainsi, en s'interdisant une chose permise – et même sans avoir prononcé le Nom de D-ieu – c'est le Créateur Lui-même qui interdit à cette personne d'en faire usage. De fait, après avoir prononcé un vœu pour s'interdire une chose en particulier, la personne qui transgresse sa parole commet une interdiction biblique ! C'est pour cette raison que le concept des vœux est renversant.

Ceci est possible car l'être humain détient le libre-arbitre et l'aspect essentiel de son pouvoir réside en la bouche de l'homme et en les pensées qui résident en son cœur. Lorsqu'au plus profond de son cœur, l'homme désire se sanctifier d'une certaine forme de Sainteté – ou en s'éloignant de ce qui est autrement permis – il établit lui-même une « nouvelle » Tora ! En s'interdisant – d'une façon biblique – ce qui D-ieu Lui-même lui avait autorisé, cette personne a établit une Tora qui lui est spécifique.

En réalité, ce pouvoir aux apparences immenses accordé à l'homme ne doit pas nous surprendre. De fait, Hachem et le peuple d'Israël ne font qu'un, comme il est écrit dans le Zohar (A'haré 73b). Ainsi, réside en l'homme – et en son pouvoir de la parole – la possibilité de formuler des vœux et de créer de nouveaux commandements.

Il faut bien comprendre que l'aspect essentiel des vœux est de permettre à la personne de se sanctifier et de s'éloigner de ses désirs malsains. C'est grâce à la parole qu'il est donné à l'homme de se renforcer contre ses désirs et de s'écarter de certaines choses, même de celles qui lui ont été autorisées par le Créateur.

Nous savons bien qu'une personne qui désire se rapprocher de la Sainteté et mettre une barrière entre les choses permises et elle-même doit formuler des vœux. Cette personne peut s'imposer les difficultés liées à l'interdiction qu'elle s'est imposée d'une certaine chose ; également, elle peut s'interdire la consommation d'un produit spécifique ou s'obliger à donner la Tsédaqa. Dans tous ces cas, cette personne n'a qu'un seul désir : se rapprocher du Maître du monde.

L'enjeu est de taille et les forces du mal le savent très bien, elles qui essaient de faire chuter la personne et de lui faire transgresser ce qui est sorti de sa bouche. C'est pour éviter une telle situation – transgresser ce que l'individu s'est lui-même interdit, tandis que D-ieu lui avait autorisé – que la Tora nous a mis en garde contre la formulation des vœux. Ainsi, la personne qui désire en faire un devrait toujours consulter une autorité rabbinique auparavant. Ce conseil évite bien des déboires !

(Traduit et adapté du Liqouté Halakhoth de Rabbi Nathan de Breslev, Ora'h 'Haïm, Hilkhoth Birkath HaCha'har, 5:80)

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