dimanche 1 mai 2011

Cuisine et prières

(Zsuzsanna Kilian)

Parlons un peu cuisine.

Si nous avons commis une erreur en plaçant de la viande dans une casserole que nous utilisons habituellement pour faire cuire des aliments laitiers, cela n'est pas bien grave. Il suffit d'enlever la viande de la casserole et de bien rincer celle-ci.

Cependant, si nous avons chauffé la casserole – par exemple, pour y faire cuire la viande – le problème est différent. En chauffant, la casserole a absorbé le goût de la viande et est maintenant imprégnée d'un mélange de goût lait/viande qui la rend non kachère et inutilisable (Choul'han 'Aroukh Yoré De'ah 105 : 2). Non seulement la chaleur a permis au goût de la viande de pénétrer dans les parois de la casserole, mais toute utilisation ultérieure fera ressortir ce goût des parois de la casserole si on la chauffe de nouveau. En liant le plaisir de la table à celui de la prière, nous pouvons apprendre une leçon importante pour améliorer notre façon de nous adresser au Créateur du monde.

Entre chaud et froid

L'exemple de la casserole nous apprend qu'en l'absence de chaleur, rien ne pénètre, rien ne peut être absorbé. Également, lorsque le goût d'un aliment a pénétré l'intérieur des parois de la casserole, il ne pourra en ressortir si l'on ne chauffe pas de nouveau celle-ci.

Lorsque nous prions, nous demandons à D-ieu de faire des miracles pour nous. Notre désir de recevoir les Bénédictions divines est le plus souvent proportionnel à celui de vouloir nous rapprocher de D-ieu. L'exemple de la casserole nous apprend qu'en l'absence de chaleur – si notre cœur ne s'enflamme pas – nous ne pourrons rien absorber/recevoir du Maître du monde. Pour que le contact puisse s'établir, notre cœur doit se réchauffer, notre prière doit être réelle et pas seulement des mots que nous prononçons sans y penser.

En chauffant notre cœur, nous devenons capables d'absorber le Bienfait divin que nous demandons tant. Plus nous serons “chauds”, plus ce bienfait entrera au plus profond de nous-mêmes. En devenant enflammés, nous pourrons même faire de ce bienfait notre propre essence.

D'autre part, lorsque nous désirons montrer notre bonne volonté à D-ieu en lui offrant le meilleur de nous, notre essence, il nous faut également de la chaleur pour la faire remonter à la surface, sortir.

Lorsque nous disons à D-ieu que nous sommes prêts à tout pour qu'Il accède à nos demandes, faut-il encore que notre cœur se chauffe – encore ! – pour que notre volonté ne reste pas une prononciation vaine. En l'absence de chaleur, notre ego reste enfoui en nous-mêmes, une autre façon de dire à D-ieu que nous ne sommes pas prêts à rendre les armes et à Lui accorder le droit de régence sur notre personne.

La prochaine fois que nous parlerons au Créateur, il sera bien de se souvenir de la leçon de la casserole et de chauffer notre cœur. Il n'existe rien de comparable à une prière qui vient du fond du cœur. Nous offrons un véritable feu saint au Créateur.

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