dimanche 10 juillet 2011

Des marches saintes


Dans notre Service divin, nous entendons souvent l'expression “monter de madrégua ”, ce qui peut se traduire approximativement par “monter d'une marche”. Monter d'une marche signifie qu'on s'est rapproché du but final, de D-ieu. Cependant, s'il est aisé de reconnaître à quel instant nous montons une marche lorsque l'escalier est palpable, “monter de madrégua ” est d'ordre spirituel et il est souvent difficile de savoir si l'on a bel et bien monté une marche supplémentaire.

Prenons l'exemple d'un homme qui a décidé de se rapprocher de son Créateur et de prier – comme la loi juive le demande – trois fois par jour. Lorsque cette personne réalise cet objectif, il est évident qu'elle est montée de marche : précédemment, elle ne priait pas; maintenant, elle fait partie de celles qui prient selon la halakha. Il en va ainsi chaque fois qu'on prend sur nous de faire une mitswa que l'on ne faisait pas auparavant.

Par la suite, la frontière qui sépare une marche d'une autre devient moins claire, moins évidente. Ainsi, après quelques temps passé à prier trois fois par jour, cette personne réalise – par exemple – que sa concentration laisse à désirer. Prenant son courage à deux mains, elle décide de s'appliquer réellement à la prononciation de chaque mot des prières à dire. Voilà une nouvelle marche atteinte !

Dans cette situation, le mauvais penchant semble faire les frais de la résolution sainte de cette personne. Comme celui-ci n'abandonne jamais la partie, la meilleure concentration de cette personne risque de ne durer qu'un temps. S'agit-il d'une marche descendue ?

Si notre quidam virtuel ne baisse pas les bras, il retroussera ses manches et repartira de plus belle dans ses prières, avec un enthousiasme qui laissera le mauvais penchant sur le carreau. Une nouvelle marche de franchie ?

Nous pouvons continuer ainsi longtemps et pour d'autres aspects de notre Service divin : manger comme nous devrions le faire, avoir des pensées propres, aimer son prochain...

Ce qui est important de savoir est qu'une nouvelle marche de franchie ne signifie en aucun cas la fin du voyage, la perfection atteinte. Comme un escalier sans fin, notre progression vers la Sainteté n'est pas limitée. De fait, c'est plus souvent notre intellect, notre désir véritable qui sont les obstacles premiers à la poursuite de notre progression.

Dans ce cas aussi il faut nous tourner vers D-ieu et L'Implorer, Lui demander qu'Il nous aide à nous débarrasser – au moins provisoirement – de notre mauvais penchant. Sans Son aide nous risquons de succomber plus qu'il ne le faut devant les assauts répétés de ce malotru. Nous aurions tort de croire que nous possédons la force – spirituelle et physique – nécessaire à remporter la victoire. Sans D-ieu, nous risquons de nous retrouver très éloignés de la vérité et... de ne rien trouver de dérangeant à cela !

Prenons une résolution : celle de vouloir grimper les marches, toujours et sans fin. Peu importe si nous redescendons à l'occasion; cela nous offrira la possibilité de repartir de plus belle et de rappeler à D-ieu que nous L'aimons, que nous Le désirons.

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