L'amour complet, total. L'amour sans retenue, sans arrière-pensée. Aimer parce qu'il est bon de montrer qu'on aime, parce que celui/celle qu'on aime est formidable, extraordinaire, indescriptible. Quel amour !
L'amour que nous portons à D-ieu devrait ressembler à cette description idéale, parfaite. Pour autant, qu'en est-il ?
Un feu ardent
Il nous arrive de prier parce que nous y sommes obligés. Nous ne parvenons pas chaque jour à “brûler” d'envie d'étudier la Tora. À l'occasion, nous réalisons ce que notre devoir de “bon” juif nous demande de faire, sans y mettre toujours le cœur que nous devrions. Cette différence entre l'idéal et la réalité de notre vie doit-elle être une source d'inquiétude, de stress ?
Prenons l'exemple du patriarche Avraham. La Guemara Sota 10b nous apprend qu'Avraham ne ménageait pas ses efforts pour faire connaître l'existence de D-ieu à ses contemporains. Ainsi, lorsqu'il invitait les voyageurs à venir manger chez lui et que ces derniers désiraient le remercier avant de repartir, il déclinait leurs remerciements tout en leur disant que la nourriture qu'ils avaient mangée était en fait celle du Maître du monde. Quel prosélytisme !
Le Midrach jette une lumière riche d'enseignement sur la façon dont les choses se passaient sous la tente d'Avraham. À l'occasion, les invités étaient plutôt réfractaires à l'idée de remercier D-ieu. Cette attitude ne décourageait pas le patriarche qui se servait alors d'un argument de taille : l'intérêt financier des voyageurs à admettre l'existence de D-ieu !
De fait, le Midrach nous apprend qu'en présence d'invités hostiles à la notion du Divin, Avraham présentait à ces derniers la note pour le repas qu'il venait de manger. Le tarif était plutôt élevé : un restaurant au beau milieu du désert, cela se paye !
Devant une note au montant aussi élevé, la plupart des voyageurs modifiaient immédiatement leur comportement et remercier D-ieu à profusion.
Certes, la motivation de ces voyageurs n'était sans doute pas la plus noble, mais Avraham pensait certainement que leurs remerciements de piètre qualité les mèneraient – un jour ou l'autre – à apprécier l'existence de D-ieu à sa juste valeur.
Il en va ainsi de notre comportement. Même si nous n'éprouvons pas toujours une passion débordante envers notre Créateur, il nous faut accepter cette situation. Accepter ne signifie pas s'en contenter. Nous devons prier – avec le plus d'ardeur possible – pour que la flamme ardente retrouve sa place dans notre cœur et que notre amour du Divin nous emporte de nouveau.
Méfions-nous du mauvais penchant qui désire nous changer en êtres tristes et insatisfaits de nous-mêmes. Admettons nos imperfections et servons-nous en pour en faire des prières. Ceci aura comme avantage de calmer l'ardeur du Satan à notre égard.
