dimanche 12 avril 2009

La Pologne sous le choc


En ce lendemain de Yom HaShoah, la Pologne allait commémorer le massacre des Officiers polonais tués par le NKVD dans la forêt de Katyn.

Lech Kaczynski se rendait aux commémorations du massacre de Katyn, où quelque 22.000 officiers polonais avaient été assassinés en 1940 par la police secrète soviétique. C'était la première fois que Moscou invitait un président polonais à Katyn.

Pourquoi le choc est si intense ?

Outre la mort du Président polonais, d'autres représentants du gouvernement, de l'armée polonaise et de descendants des victimes du massacre de Katyn, il y a la symbolique de Katyn.

Lech Walesa : « Il y a 70 ans à Katyn, les Soviétiques ont éliminé les élites polonaises. Aujourd'hui l'élite polonaise y a péri».

Selon l'agence Itar-Tass, le président Kaczynski devait effectuer une visite au cimetière de Katyn, une localité près de la frontière biélorusse, où plusieurs milliers de Polonais avaient été tués par la police politique soviétique au début de la Seconde Guerre mondiale.

Mercredi, le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait accueilli son homologue polonais Donald Tusk à Katyn, à l'occasion d'une cérémonie d'hommage aux 22 000 Polonais tués en 1940.

L'agence Itar-Tass, qui cite le ministère russe des Situations d'urgence, fait état de 132 morts. Une autre agence de presse russe, PAP, citant des responsables locaux, annonce qu'aucun passager n'a survécu à l'accident.

"Il apparaît qu'une erreur de l'équipage au moment des manoeuvres d'approche pour l'atterrissage est à l'origine de la catastrophe" a rapporté l'agence RIA Novosti, citant une source dans les forces de l'ordre russes. L'agence Interfax a pour sa part rapporté que les autorités russes proposaient à l'équipage polonais d'atterrir à Minsk ou à Moscou en raison du brouillard, mais le pilote a décidé d'atterrir près de Smolensk.

Le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères, Piotr Paszkowski, s'est exprimé peu après l'annonce du drame. "L'avion a accroché des arbres, il s'est écrasé et a pris feu", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision privée polonaise TVN24. "À son bord, il y avait le président, accompagné de son épouse, le chef de l'état-major, et le vice-ministre des Affaires étrangères Andrzej Kremer", a-t-il ajouté. Le gouverneur de la Banque centrale de Pologne, Slavomir Skrzypek, se trouvait aussi à bord de l'avion.

Lech Walesa, chef historique du syndicat polonais Solidarité s'est écrié : «Jésus, Sainte Marie, c'est une tragédie inimaginable, un malheur inimaginable», en apprenant l'accident de l'avion du président polonais.


La personnalité du Président était controversée au sein de l’Union Européenne. Sa position envers Israël et les Juifs était amicale.

Rappel

Avril (14) 2008 Le Figaro :

Le président de la Pologne, Lech Kaczynski, accompagné de son homologue israélien, Simon Peres, s’est rendu sur le site de l’ancien camp de concentration nazi, à Treblinka.

Les deux hommes ont participé aux cérémonies de commémoration du 65ème anniversaire de l’insurrection du Ghetto de Varsovie.

Un hommage commun rendu mardi aux victimes du ghetto de Varsovie a souligné le rapprochement diplomatique spectaculaire entre les deux pays.

Comme s'il voulait lui aussi se mettre en deuil, le ciel s'assombrit brusquement, mardi dans la capitale polonaise, quand la voix d'un Kantor juif entonne un antique chant aux morts à la mémoire des combattants de l'insurrection du ghetto de Varsovie, dont la Pologne célèbre le 65e anniversaire. Les présidents polonais et israélien, Lech Kaczynski et Shimon Pérès, en plein rapprochement diplomatique, évoquent à la tribune l'effroyable tragédie de la Shoah et rendent hommage au courage des insurgés du ghetto, qui furent quelques centaines à se soulever, le 19 avril 1943, et à se battre contre 6 000 soldats nazis dans les décombres en flammes de leur prison à ciel ouvert, pendant trois semaines.

«La majorité d'entre eux sont morts, ils ont perdu, mais du point de vue de l'histoire, il n'y eut jamais plus grande victoire de l'homme sur la bestialité humaine», lance, ému, le président israélien. «Les soldats du ghetto n'ont pas lutté pour vaincre, mais pour l'honneur», renchérit son homologue polonais, Lech Kaczynski.

«Avec cette cérémonie, Israël et la Pologne entament un nouveau dialogue, explique Ephraïm Teitelbaum, représentant de l'Association franco-polonaise pour le renouveau de la culture juive. La présence de toutes les institutions de l'État démontre la volonté des autorités politiques de renouer avec le peuple juif. Voir l'armée, ce symbole du patrio­tisme polonais, rendre hommage à toutes les victimes juives de la guerre, c'est du jamais vu.»


Trois millions et demi de Juifs vivaient en Pologne avant l'occupation allemande de 1939, dont plusieurs centaines de milliers à Varsovie, où ils représentaient 40 % de la population. Ils allaient être 500 000 à être parqués derrière un mur délimitant les contours du ghetto à partir de 1940, dans des conditions de vie dépassant l'entendement humain, avant d'être presque tous envoyés dans les camps d'extermination. Un anéantissement culturel et humain dont la Pologne communiste a voulu éluder la mémoire, entretenant au contraire un climat d'antisémitisme rampant qui allait culminer en 1968.

Depuis la fin du communisme, les relations diploma­tiques polono-israéliennes se sont rétablies, jetant les bases d'un rapprochement. Mais, avec le gouvernement actuel, la relation devient intense et stratégique. Le premier ministre Donald Tusk revient à peine d'Israël où il a appelé à un développement des relations culturelles, souhaitant que son pays ne soit pas perçu comme «le cimetière de la nation juive». Tusk a promis de s'occuper de la restitution des biens perdus par les Juifs pendant et après la Seconde Guerre mondiale, proposant un système de réparations financières.

«Israël est aujourd'hui considéré comme un partenaire émotionnel de la Pologne, il y a des blessures, mais aussi un destin partagé, et l'intention d'un profond rapprochement entre les Juifs et les Polonais», souligne le député européen Bronislaw Geremek (Juif rescapé du ghetto de Varsovie dont il s’est échappé en 1943 né Benjamin Lewertow est un historien médiéviste et homme politique polonais, né à Varsovie le 6 mars 1932 et mort le 13 juillet 2008 près de Lubień (à Nowy Tomyśl, )..

«Nous sommes le pays du génocide, dit de son côté l'intellectuel Adam Michnik, et, de ce point de vue, nous avons une obligation spéciale envers Israël.»

27 Janvier 2010 : Auschwitz

Le président polonais Lech Kaczynski a par ailleurs rappelé la souffrance de la nation polonaise, occupée par l'Allemagne nazie pendant la guerre tout en reconnaissant la souffrance unique endurée par les Juifs.


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