“Cher David-Yits'haq,
Je trouve que la plupart des religions imposent une morale étroite qui peut rendre violent ou frustré et empêche de voir la vie en face. Les vrais problèmes d'aujourd'hui : surpopulation mondiale et disparition de la nature n'y sont guère traités. D'autre part, je suis persuadé que le monde et la terre sont vieux de plusieurs milliards d'années, ce qui n'est guère le cas selon la Bible. Enfin, vous devez admettre que tous les conflits actuels sont de nature religieuse. Ne trouvez-vous pas tout cela suffisant pour ne pas être religieux ?” (F. R. de France)
Merci de votre franchise. Le dialogue entre individus ne peut s'établir que si les paroles échangées le sont avec une honnêteté intellectuelle qui démontre la volonté de chacun de chercher la vérité et pas forcément celle qui nous convient. Je suis persuadé que vous faites partie de ces personnes et c'est avec plaisir que je vous réponds.
De fait, votre question en inclut quatre. Je répondrai aujourd'hui à la première. Si D-ieu me prête vie, je répondrai plus tard aux suivantes.
Une morale à définir
Vous reprochez aux religions d'imposer “une morale étroite qui peut rendre violent ou frustré.” Il est vrai que la Tora définit d'une façon claire les actions qui sont permises et celles qui sont interdites. Partant, le risque existe bel et bien d'être “frustré” de ne pas pouvoir se conduire comme on l'entend et de devenir violent.
Permettez-moi de vous rappeler que vous ne vivez pas dans un monde où tout est permis à tout le monde. Si nous définissons la morale comme ce qui nous apprend ce qui est “bien” et ce qui est “mal”, chaque pays possède ses propres valeurs et des différences importantes existent d'une société à l'autre, d'une culture à l'autre.
Ainsi, qu'il s'agisse du code civil ou de la Tora, chaque individu doit vivre dans un système où on lui dit que telle chose est acceptable, tandis qu'une autre ne l'est pas. S'il existe une “morale étroite”, j'aurais tendance à penser qu'elle se trouve plutôt dans le code civil dont les interdictions sont plus nombreuses (les articles se comptent par milliers) que les commandements bibliques (dont le nombre égale à 613) !
C'est seulement parce que vous avez fait de ce livre une partie intégrante de votre identité que vous ne le vivez pas comme un obstacle à votre liberté. Il en va de même pour les personnes qui acceptent de vivre selon les mitswoth : elles font partie de leur vie et elles ne sont pas perçues comme une entrave à leur épanouissement.
La morale est un concept imposé
Il n'existe pas sur terre un endroit où une personne peut prétendre appliquer son propre système de valeurs, sans tenir compte de son environnement. Quelle soit définie par l'homme ou par D-ieu, la morale nous est toujours imposée. Les personnes qui ne “voient pas la vie en face” éprouvent de grandes difficultés à accepter les règles du jeu des sociétés dans lesquelles elles vivent. Si certaines personnes violent des femmes, battent leurs enfants ou commettent d'autres actes abominables, c'est que selon elles, il peut s'avérer justifier d'imposer sa volonté à une femme ou de donner des coups de ceinture à sa progéniture.
La différence entre une morale définie par l'homme et celle définie par D-ieu est que la première aura toujours de la difficulté à se prétendre universelle. Pour quelle raison un français détiendrait une part de vérité plus grande que celle d'un chinois ? Pour quoi devrais-je écouter plus facilement un américain qu'un soudanais ? Si un mari force sa femme à avoir des relations conjugales – et que cela soit admis dans sa culture – quels arguments sont à ma disposition pour le dénoncer ?
Les débats qui concernent les limites de l'aspect universel des droits de l'homme sont connus et ne pourront jamais être complètement résolus. Ce qui est admis dans une culture ne l'est pas dans une autre. Qui détient la vérité et pour quelle raison peut-on prétendre qu'une société doive imposer sa vision à une autre. La question de l'impérialisme culturel n'est pas nouvelle.
Pour finir, permettez-moi de vous rappeler que selon l'anthropologie, ce qui différencie l'être humain de l'animal est la capacité du premier à parler et à contrôler sa sexualité (chaque culture possédant ses propres interdits).
Force est de constater que la tendance d'aujourd'hui à vouloir “libérer” sexuellement l'individu (et notamment faire admettre l'homosexualité) est le constat de notre faiblesse à garder le contrôle de ce qui nous différencie du genre animal. Aujourd'hui l'homosexualité, demain un nouvel abaissement de l'âge où une personne peut être active sexuellement… jusqu'où irons-nous et où se situe la limite. Qui de vous ou de moi peut avoir l'audace de dire : “C'est moi !”
La prochaine partie de ma réponse concernera la définition des “vrais” problèmes de notre époque.
Je trouve que la plupart des religions imposent une morale étroite qui peut rendre violent ou frustré et empêche de voir la vie en face. Les vrais problèmes d'aujourd'hui : surpopulation mondiale et disparition de la nature n'y sont guère traités. D'autre part, je suis persuadé que le monde et la terre sont vieux de plusieurs milliards d'années, ce qui n'est guère le cas selon la Bible. Enfin, vous devez admettre que tous les conflits actuels sont de nature religieuse. Ne trouvez-vous pas tout cela suffisant pour ne pas être religieux ?” (F. R. de France)
Merci de votre franchise. Le dialogue entre individus ne peut s'établir que si les paroles échangées le sont avec une honnêteté intellectuelle qui démontre la volonté de chacun de chercher la vérité et pas forcément celle qui nous convient. Je suis persuadé que vous faites partie de ces personnes et c'est avec plaisir que je vous réponds.
De fait, votre question en inclut quatre. Je répondrai aujourd'hui à la première. Si D-ieu me prête vie, je répondrai plus tard aux suivantes.
Une morale à définir
Vous reprochez aux religions d'imposer “une morale étroite qui peut rendre violent ou frustré.” Il est vrai que la Tora définit d'une façon claire les actions qui sont permises et celles qui sont interdites. Partant, le risque existe bel et bien d'être “frustré” de ne pas pouvoir se conduire comme on l'entend et de devenir violent.
Permettez-moi de vous rappeler que vous ne vivez pas dans un monde où tout est permis à tout le monde. Si nous définissons la morale comme ce qui nous apprend ce qui est “bien” et ce qui est “mal”, chaque pays possède ses propres valeurs et des différences importantes existent d'une société à l'autre, d'une culture à l'autre.
Ainsi, qu'il s'agisse du code civil ou de la Tora, chaque individu doit vivre dans un système où on lui dit que telle chose est acceptable, tandis qu'une autre ne l'est pas. S'il existe une “morale étroite”, j'aurais tendance à penser qu'elle se trouve plutôt dans le code civil dont les interdictions sont plus nombreuses (les articles se comptent par milliers) que les commandements bibliques (dont le nombre égale à 613) !
C'est seulement parce que vous avez fait de ce livre une partie intégrante de votre identité que vous ne le vivez pas comme un obstacle à votre liberté. Il en va de même pour les personnes qui acceptent de vivre selon les mitswoth : elles font partie de leur vie et elles ne sont pas perçues comme une entrave à leur épanouissement.
La morale est un concept imposé
Il n'existe pas sur terre un endroit où une personne peut prétendre appliquer son propre système de valeurs, sans tenir compte de son environnement. Quelle soit définie par l'homme ou par D-ieu, la morale nous est toujours imposée. Les personnes qui ne “voient pas la vie en face” éprouvent de grandes difficultés à accepter les règles du jeu des sociétés dans lesquelles elles vivent. Si certaines personnes violent des femmes, battent leurs enfants ou commettent d'autres actes abominables, c'est que selon elles, il peut s'avérer justifier d'imposer sa volonté à une femme ou de donner des coups de ceinture à sa progéniture.
La différence entre une morale définie par l'homme et celle définie par D-ieu est que la première aura toujours de la difficulté à se prétendre universelle. Pour quelle raison un français détiendrait une part de vérité plus grande que celle d'un chinois ? Pour quoi devrais-je écouter plus facilement un américain qu'un soudanais ? Si un mari force sa femme à avoir des relations conjugales – et que cela soit admis dans sa culture – quels arguments sont à ma disposition pour le dénoncer ?
Les débats qui concernent les limites de l'aspect universel des droits de l'homme sont connus et ne pourront jamais être complètement résolus. Ce qui est admis dans une culture ne l'est pas dans une autre. Qui détient la vérité et pour quelle raison peut-on prétendre qu'une société doive imposer sa vision à une autre. La question de l'impérialisme culturel n'est pas nouvelle.
Pour finir, permettez-moi de vous rappeler que selon l'anthropologie, ce qui différencie l'être humain de l'animal est la capacité du premier à parler et à contrôler sa sexualité (chaque culture possédant ses propres interdits).
Force est de constater que la tendance d'aujourd'hui à vouloir “libérer” sexuellement l'individu (et notamment faire admettre l'homosexualité) est le constat de notre faiblesse à garder le contrôle de ce qui nous différencie du genre animal. Aujourd'hui l'homosexualité, demain un nouvel abaissement de l'âge où une personne peut être active sexuellement… jusqu'où irons-nous et où se situe la limite. Qui de vous ou de moi peut avoir l'audace de dire : “C'est moi !”
La prochaine partie de ma réponse concernera la définition des “vrais” problèmes de notre époque.
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