vendredi 29 avril 2011

Paracha Qédochim - Rabbi Nathan de Breslev

Paracha A'haré Moth-Qédochim - Rabbi Nathan de Breslev

« Aimes ton prochain comme toi-même. » (Lévitique 19-18)

Nos Sages nous ont appris que le commandement d'aimer son prochain comme soi même constituait un grand principe de notre Tora, qui fait adoucir tous les jugements rigoureux du monde et qui préserve de tous les préjudices.

C'est essentiellement dans le domaine de l'argent que cette mitswa s'applique, car la haine et la jalousie ne naissent, la plupart du temps, qu'à la suite d'un conflit financier entre deux personnes.

Dans la Bible, cette mitswa d'aimer son prochain est précédée de nombreuses mises en garde dans le domaine de l'argent : «Ne pas convoiter ou toucher à la richesse de son prochain», «ne pas opprimer son prochain, ne pas le voler», «ne pas commettre d'iniquité en justice». Cela nous apprend que la condition indispensable à l'amour du prochain est de ne pas convoiter son argent mais au contraire comme l'on dit les sages : «Que l'argent de ton prochain te soit aussi cher que le tien».

Lorsque l'amour règne entre Israël, tout le monde peut se confondre dans cette sagesse suprême où se trouve l'essence de notre Tora sainte, que nous a transmise Moïse notre maître, et qui est l'héritage de l'assemblée de Jacob. Les Sages ont dit (Pirqé Avoth II, 12) : «Que l'argent de ton prochain te soit aussi cher que le tien. Applique-toi à étudier la loi, car elle ne t'est pas acquise par héritage. Et que tous tes actes ne soient que désintéressés, pour D-ieu».

Il peut sembler y avoir une contradiction à priori dans le fait de dire que la loi n'est pas acquise par héritage, alors qu'il est écrit que la Tora est l'héritage de l'Assemblée de Jacob. En fait lorsque les âmes se rapprochent et se rassemblent par amour entre elles, en considérant l'argent de son prochain aussi cher que le leur, elles se fondent dans l'essence même de la Tora qui devient alors leur héritage. Mais si ne règnent pas entre les hommes la concorde, mais qu'au contraire prédominent les querelles et les intérêts, cela entraîne l'oubli de la Tora, que D-ieu préserve.

Et c'est pourquoi il est écrit : «Elle ne t'est pas acquise en héritage», car pour celui qui provoque des conflits par la jalousie et la haine qui naissent de problèmes d'argent, bien entendu la Tora n'est pas son lot.

« Vous ne commettrez point de vol. » (Lévitique 19-11)

Il nous est impossible de comprendre, dans ce monde, pourquoi certains Justes souffrent alors que certains mécréants vivent matériellement bien, car cela est relatif au secret des réincarnations, comme il est expliqué dans le Saint Zohar. Il se peut qu'une personne convoite les biens de son prochain, parce que lors d'une incarnation précédente ce dernier lui devait une certaine somme d'argent qu'il n'a pas remboursée.

En fait tous les désirs, à leur essence, sont saints et très élevés, mais dans ce bas monde ils se matérialisent et amènent à transgresser la Tora. Toutes les fautes résultent d'une impatience à accaparer quelque chose avant qu'elle ne nous devienne permise; cela s'apparente à manger un fruit avant qu'il n'ait atteint sa maturité. La faute d'Adam vient du fait qu'il n'ait pas attendu qu'arrive Chabath. Ainsi lorsqu'on prend une chose avant son heure, on commet une transgression.

En vérité, c'est dans le monde futur que l'on goûtera au bien véritable. Heureux celui qui patiente et domine ses passions tous les jours de sa vie, qui ferme les yeux devant les tentations de ce bas-monde. Il méritera de savourer le bien, la joie véritable et éternelle, comme il est écrit (Céphania 3, 8): «Eh bien! Comptez sur Moi, dit l'Eternel, attendez le jour où Je me lèverai ... »

Cependant, même dans ce monde, beaucoup de choses ne nous deviennent permises qu'après un certain temps. C'est pourquoi le Satan va déployer toutes ses forces pour tenter un homme sur une chose auquel il a un certain droit, selon l'essence de son âme, mais qui lui est cependant interdite pour l'instant. Le combat de l'homme consiste à refréner sa passion et attendre ce moment où la chose deviendra autorisée. De toute façon, s'il n'en tire pas profit ici bas, il méritera d'en connaître le plaisir à son essence spirituelle dans le monde futur.

C'est pourquoi la Tora nous interdit de convoiter les biens de notre prochain, même si lors d'une incarnation précédente, cette richesse nous revenait de droit. Cela est l'affaire de D-ieu et Lui seul connait ces secrets. Il sait comment distribuer argent et bien à tout homme et à chaque génération. Il nous est interdit de commettre une extorsion envers notre prochain, la convoitise même est très grave. Nous devons nous convaincre que les voies de D-ieu sont justes, nous réjouir de ce qu'Il nous a octroyé, et nous comporter toujours avec simplicité.


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