vendredi 6 mai 2011

Paracha Émor - Rabbi Nathan de Breslev

Paracha Émor - Rabbi Nathan de Breslev

« Nul profane ne mangera d'une Chose sainte... » (Lévitique 22:10)

Nous éprouvons régulièrement du plaisir en constatant le degré de nos connaissances dans tel ou tel domaine. Bien sûr (si nous le disons vite !), nous ne cherchons pas la vanité, ni l'orgueil. Plus simplement, il est question de tirer une certaine satisfaction dans le fait que nous ne sommes pas entièrement ignorants.

S'approcher de D-ieu, c'est s'oublier

Rabbi Nathan de Breslev nous rappelle que la situation est différente lorsqu'il s'agit de notre relation avec le Créateur. De fait, selon Rabbi Nathan, aussi longtemps qu'une personne n'est pas parvenu à briser son mauvais penchant, ni sa retenue naturelle et les freins qu'elle met à servir D-ieu, elle ne peut atteindre le Service divin simple et innocent que le Maître du monde attend de nous ; également, cette personne ne peut pas réaliser dans la joie et d'une façon complète les mitswoth et les bonnes actions qu'Hachem nous a léguées.

La simplicité dont il est question n'est pas anodine. Les personnes qui servent le Créateur d'une façon sophistiquée sont extrêmement éloignées de la volonté d'Hachem. Plutôt, c'est grâce à notre innocence et notre naïveté dans notre Service saint que nous pouvons réparer et mettre de l'ordre dans notre esprit. Grâce à cela, nous pouvons obtenir une meilleure connaissance de D-ieu, c'est-à-dire de ce qu'Il attend de nous.

Ceci ne semble pas difficile à comprendre, mais faut-il encore le savoir et ne pas l'oublier : si nous désirons nous rapprocher d'Hachem (c'est-à-dire mieux connaître ce qu'Il désire de nous), nous devons nous oublier, nous annuler. Si nous ne comprenons pas cela, nous perdons gros. Selon Rabbi Nathan, il est tout simplement impossible de concevoir qui est D-ieu et ce qu'Il attend de nous. Peu importe les efforts que nous ferons : nous resterons très loin de la Lumière infinie.

C'est à propos d'une telle personne qu'il est écrit : « Nul profane ne mangera d'une Chose sainte... » Pour elle, la compréhension qu'elle a de D-ieu est fausse et remplie d'erreurs. Le plus souvent, ses questions restent sans réponses et c'est dans une obscurité dense qu'elle avance, peu importe la direction vers laquelle elle se dirige réellement. En ce sens, elle est « profane » et la Chose sainte (le véritable Savoir) lui reste hors de portée.

Le danger que nous courons en ne nous mettant pas de côté est grand. Il l'est encore plus si nous désirons faire preuve d'arrogance et nous servir de notre prétendue sagesse pour connaître les fondements de la Volonté divine, ainsi que Ses Voies saintes. Si nous empruntant ce chemin de la mort, il ne fait aucun doute que nous serons la cause première d'une grande destruction et d'une terrible imperfection. Dans ce cas, la fin ne fait pas de doute : nous chuterons de niveau spirituel et nous nous retrouverons dans une situation de danger mortel, qu'à D-ieu ne plaise.

À propos de cette grande hérésie et de cet immense déni de l'essence du Divin, il est dit (Isaïe 47:10) : « Tu avais foi dans ta malfaisance, (…) ta sagesse, ta science t'ont égaré. » La raison en est qu'une personne qui ne parvient pas à réaliser dans la joie et la simplicité les mitswoth et les bonnes actions qu'Hachem nous a léguées ne possède pas le récipient spirituel indispensable à recueillir le Savoir saint.

C'est pour cela que pour servir D-ieu, nous devons nous appuyer uniquement sur l'émouna (la foi) et suivre la trace de nos Pères saints et des Tsadiqim véritables. Heureuses sont les personnes qui peuvent suivre ce chemin sans en questionner le véritable fondement.

(Adapté du Liqouté Halakhoth de Rabbi Nathan, Ora'h Haïm, Hilkhoth Néfilath Apaïm, 4:10)

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