lundi 8 août 2011

Tiche'a beAv : des profondeurs aux sommets

Tiche'a beAv : des profondeurs aux sommets

Ce soir, nous commémorons les destructions du premier et deuxième Temples de Jérusalem. Ce jour s'appelle : Tiche'a beAv (tiche'a : neuf ; beAv : de Av ; de fait, cette commémoration se déroule le neuvième jour du mois juif de Av.) Si chaque célébration juive s'accompagne d'un élément particulier (Roch Hachana : le chofar ; Soukoth : la souka...), celui de Tiche'a beAv sont les larmes.

Pleurer... pour mieux renaître

Nous sommes en exil et le monde n'est pas prêt de nous permettre de l'oublier. Les médias de la planète suivent à la loupe les affaires israéliennes et des sujets ordinairement anodins prennent ici une dimension peu commune. De fait, la construction à Jérusalem de deux ou trois maisons d'un côté d'une rue – ou de l'autre – est un sujet suffisamment important pour que la Maison Blanche en fasse mention dans ses communiquée de presse. Également, une famille expulsée de son logement – toujours en Israël – pour cause de loyer impayé fait la une des journaux... parce qu'elle est palestinienne. En même temps, personne ne parle des autres familles qui sont expulsées pour le même motif... quand elles sont juives ! Qui vit dans un pays où les locataires ne paient pas leur loyer ?

Grâce à l'attention du monde, la rénovation de mon cabanon de jardin doit être approuvée par Washington... au nom des droits du peuple palestinien. Peu importe si cette mention de « peuple palestinien » a été inventée de toutes pièces depuis quelques décennies (de fait, elle est introuvable dans les livres du siècle dernier), le monde entier la reprend de plus belle. Plus un mensonge est gros, plus ses chances d'être cru le sont. Voici la règle générale : aussi longtemps qu'il s'agit de dénoncer le peuple juif, l'univers se tient la main. Ceci est notre raison de pleurer en ce jour de Tiche'a beAv.

Pour n'importe quelle personne censée, la vérité saute aux yeux : l'horizon juif s'obscurcit à grande allure et peu importe la couleur politique des gouvernements en place à Jérusalem, les condamnations internationales à leur encontre sont toujours au rendez-vous. Tout semble avoir été essayé et c'est à se demander quel sera le prochain « plan pour la paix » concocté par Paris, Madrid, New York...

Au réveil, le juif possède de bonnes raisons de jeter un regard noir sur le monde. Qu'il se tourne à droite ou à gauche, les dénonciateurs se succèdent les uns après les autres. Une autre année, un autre président, un autre conseil européen... Les uns répètent ce qu'ont dit les premiers et la nausée est ce que nous conservons des marques d'attention des grands de ce monde.

Les larmes sont notre plus précieux cadeau. Si D-ieu nous avait donné un cœur de pierre, nous ne prêterions aucune attention au cirque mondial de la politique. Cependant, la destruction du Temple de Jérusalem – et son aspect quotidien représenté par les dispositions de la planète à l'encontre des juifs – est une source de douleur intense. Notre cœur saigne d'être vilipendé à longueur d'année. L'insensibilité n'est pas de mise et c'est notre douleur qu'il faut crier en direction du Ciel.

Pourtant, de cette douleur, doit naître notre joie : celle d'être attachés à un peuple unique et qui fait la jalousie des nations du monde. Le Créateur nous aime et rejette ceux qui nous rejettent. Près de nous, Il met le petit nombre de ceux et celles – non juifs – qui nous soutiennent dans la lutte contre l'immoralité, la barbarie et l'inhumanité. Ainsi placés sous les ailes de la Providence divine, notre sort est plus enviable que celui des plus grands de ce monde... qui passeront, tandis que nous survivront.

C'est du puits où nous sommes actuellement que nous devons trouver les raisons suffisantes pour afficher notre bonheur. C'est dans ce puits que nous pouvons sentir en nous le manque immense de notre envie du Divin dans nos gestes quotidiens. Si de ce manque – et des larmes qu'il fait naître – nous exprimons notre désir de vouloir nous rapprocher du Ciel, nous ne serons pas descendus en vain.

À Tiche'a beAv, nous jeûnons afin de ne pas détourner notre attention sur les aspects matériels de ce monde. Le ventre vide et revêtus de blanc, nous devons crier notre envie d'aimer Hachem et de vouloir nous inclure en nos Racines saintes. Les larmes d'amour sont précieuses pour le Créateur. Si nous parvenons à en faire couler une, nous pourrons transformer la douleur en joie, la peine en bonheur.

Bookmark and Share

Aucun commentaire:

LinkWithin

Blog Widget by LinkWithin