mercredi 1 juin 2011

Se poser les bonnes questions


À une époque où les ordinateurs sont devenus nos compagnons les plus fidèles, la moindre faille de leur part possède de grandes chances de nous inquiéter outre mesure. Tandis que nous devenons de plus en plus exigeants à leurs égards, le plus petit ralentissement de notre disque dur fait monter en nous la pression. Partant du principe qu'en chaque chose existe une part d'intelligence, nous pouvons nous servir de l'exemple des ordinateurs pour apprendre quelque chose d'important dans notre façon de servir Hachem.

Ne pas dépasser les limites

La vie est remplie de défis, de situations dans lesquelles nous devons réagir immédiatement et d'autres évènements où la réflexion est certes importante, mais ne doit pas nous bloquer. Cela peut être comparé à un ordinateur et à son processeur. Celui-ci est en quelque sorte le cerveau qui permet à l'ordinateur de savoir quoi faire et à quel moment.

Le plus puissant des ordinateurs possède ses limites et si nous lui en demandons trop, il ralentit son mode de fonctionnement ; dans les cas extrêmes, un ordinateur peut même se bloquer entièrement. Lorsque cela se produit, rien ne sert de continuer à lui demander d'effectuer une tâche spécifique : c'est son mode de « penser » qui a été atteint et la seule chose à faire consiste à éteindre notre machine pour la refaire démarrer. En d'autres termes, le surplus de « réflexion » a causé un arrêt total du fonctionnement habituel de la machine.

Un moyen efficace de savoir si notre ordinateur ne « pense » pas trop – c'est-à-dire : si nous ne lui demandons pas trop de choses en même temps – est de relever la vitesse à laquelle tourne son processeur. Au-delà d'un certain nombre, l'ordinateur nous envoie le message qu'il est trop sollicité et que nous ferions bien de le mettre un peu au repos.

L'intelligence humaine est puissante et le plus souvent, nous n'en utilisons qu'une partie infime. Une des activités les plus importantes de l'homme – véritable « machine à penser » – est celle de pouvoir se poser des questions. Chaque enseignant le sait très bien : un enfant curieux en est un qui apprend plus vite qu'un enfant qui ne l'est pas. Notre capacité à la curiosité est un moteur essentiel pour utiliser au mieux notre potentiel intellectuel. Pourtant, nous possédons nos limites et les ignorer risque de ralentir notre force de réflexion ; dans les cas extrêmes, nous pouvons même atteindre un « blocage » total.

Si l'ordinateur possède un indicateur clair – la vitesse à laquelle tourne son processeur – qui nous permet de connaître avec précision son état général, nous en possédons également un, même s'il est plus sophistiqué et donc, plus difficile à cerner.

Voici pourtant un signe qui ne trompe pas : les nombreuses questions que nous nous posons représentent-elles un moteur puissant pour nous donner l'envie d'aller de l'avant dans notre recherche spirituelle où sont-elles un frein qui nous met mal à l'aise, surtout lorsque nous ne trouvons pas les réponses que nous attendons ? Dit autrement, nous poser des questions est-il une activité qui nous met la joie au cœur ou qui nous remplit d'inquiétude ?

Répondre à cette question permet sans doute de savoir si nous nous posons les bonnes questions et si nous ne dépassons pas les limites que notre intellect nous impose. Des questions qui nous laissent régulièrement avec un sentiment de malaise ; des questions dont le nombre semble nous paralyser dans notre mode de fonctionnement... sont les signes que nous dépassons nos limites.

Bien sûr, il n'est pas question de ne pas être curieux et de ne pas s'interroger à propos d'un nombre important de sujets. Plutôt, il s'agit dune mise en garde pour discerner les questions qui nous sont envoyées par le Yetser Hatov (le bon penchant) de celles qui sont envoyées par le Yetser Hara' (le mauvais penchant). Si les premières nous remplissent d'une énergie sans cesse renouveler pour servir le Créateur, les secondes possèdent le risque de nous bloquer dans notre avancement vers le Divin. Ainsi, nous devons savoir que dans le domaine de la réflexion, l'abus est également déconseillé. Puissions-nous tous découvrir nos limites et continuer à nous élever !

Ce Dvar Tora est dédié à la guérison de Patricia bat Sim'ha.  

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