À propos de la récente « Marche des vivants » et du fait que peu de juifs religieux y participent. N’est-il pas plus facile de vivre « à la goy » pendant toute l’année et de penser qu’on est juif une fois par année, plutôt que de vivre chaque jour de l’année en tant que juif ?
C’est un raccourci que beaucoup de juifs non croyants ou non pratiquants - au choix - font. Il est certes de notre devoir à tous de se rappeler de la tyrannie envers les juifs et ce, à travers les générations. Cependant, il serait incongru de mettre tel ou tel massacre plus en exergue qu’un autre. Je m’explique :
La seconde guerre mondiale, comme son nom l’indique, a touché une vaste partie du monde tant émotionnellement que physiquement. Toutefois, la plupart des gens (juifs) s’en rappellent parce que c’est encore un sujet récent, un sujet toujours d’actualité, (rien qu’à voir les chiffres sur l’antisémitisme montant en France), un acte d’une terrible cruauté envers les juifs.
Mais – exemple parmi tant d’autres – se rappellent-ils de l’épidémie qui a décimé 24 000 élèves de Rabbi 'Aqiva !? On parle ici de Rabbi 'Aqiva, de ses élèves !! De Tanaims !! Alors ? Pourquoi ne pas s’en rappeler ? Ok, ils sont mort d’une épidémie, mais ne dit-on pas que tout ce qui se passe sur Terre n’est que la volonté de D-ieu ?
Pour nous souvenir de leur mort, les Hakhamim ont instauré une période de « deuil » durant laquelle nous ne devons pas écouter de musique, nous couper les cheveux, nous raser la barbe, faire des fêtes… À l’heure actuelle, qui s’en soucie ? Pour le peu de juifs qui respectent la Halakha, ils le font plus par crainte de D-ieu que par un réel sentiment de tristesse comme pourrait ressentir un endeuillé (hasvé chalom). Après tout, c’était il y a très longtemps…
Tout cela pour dire qu’être juif se résume à bien plus qu’un simple jour de commémoration car en partant de ce principe, c’est tous les jours qu’on doit d'être en deuil, tant les persécutions ont été nombreuses vis-à-vis des juifs. Malheureusement pour certains et heureusement pour d’autres, on ne peut être juif par intermittence, n’être juif seulement lorsqu’une chose de grave se produit… Être juif, ça n’a pas de définition spécifique, car c’est un travail au quotidien, une lutte contre le Yetser Ara…
Dans notre sujet, à partir du moment où plusieurs nations (Goyims) participent à la marche des vivants, on ne peut en aucun cas pour nous, juifs, nous contenter de l’être simplement ce jour là.
Qu’on ne s’y trompe pas, être juif c’est avoir la crainte et la confiance en D-ieu à chaque instant (que l’on matérialise par la Tefila, la Gmilout Hassadim et l’étude de Tora) et ce, quelque soient les événements et circonstances. Dans le cas contraire, où serait notre mérite…?
Élie Touboul
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