Question d’une personne convertie au judaïsme :
« Suis-je autorisé à diriger l’office en tant qu’officiant (Chaliah’ Tsibbour) ?
De même, puis-je dire dans le Birkat Ha-Mazon : « …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… » (« ‘Al Chéhinh’alta La-Avotenou Erets H‘emda… »), car ce n’est pas à mes ancêtres qu’Hachem a donné la terre d’Israël ?
De même, comment puis-je dire dans la prière quotidienne : « Notre D. et le D. de nos ancêtres… » (« Elokenou Véloké Avotenou… »), car ce n’est pas le D. de mes ancêtres ? »
Réponse : Cette question prend sa source dans une divergence d’opinion parmi nos maîtres dans le Talmud dans le traité Bikourim au sujet de la Mitsva d’offrir les prémices de la récolte au Beit Ha-Mikdach.
En effet, du temps où le Beit Ha-Mikdach existait, toute personne qui possédait des arbres fruitiers avait le devoir d’y apporter les prémices de la récolte de sa terre, et on devait dire tout le Vidouï (formule d’aveux des fautes) mentionné dans la Torah au sujet des prémices. Parmi ce Vidouï, la personne devait dire : « Mon père était un araméen qui ne cherchait que la perte… ». C'est-à-dire : Lavan qui était du pays de Aram ne cherchait que la perte de Ya’akov Avinou. De même, le verset dit : « Que tu as juré à nos ancêtres de nous donner ».
Maintenant apparaît la question : un converti a-t-il le droit d’apporter les prémices et de dire les versets écrits dans la Torah, car Ya’akov Avinou n’est pas son ancêtre ?
Selon Rabbi Yehouda, le converti apporte les prémices, mais ne peut pas dire les versets écrits dans la Torah. Cependant, dans une autre Michna du traité Bikourim nous apprenons que le converti apporte les prémices et dit aussi les versets de la Torah. Cela fait donc l’objet d’une divergence d’opinion.
Nos maîtres les Richonim (décisionnaires de l’époque médiévale) discutent si le converti apporte les prémices et dit les versets de la Torah ou ne les dit pas.
Rabbenou TAM tranche selon Rabbi Yehouda selon qui le converti apporte les prémices, mais ne dit pas les versets. Par conséquent, les Tossafot écrivent (Bava Batra 81a) que Rabbenou TAM ne laissait pas les convertis réciter le Birkat Ha-Mazon, car ils ne peuvent pas dire « …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… » (« ‘Al Chehinh’alta La-Avotenou Erets H‘emda… »). Il leur disait également de dire dans leur prière : « Notre D. et le D. de vos ancêtres… », et c’est aussi ce qu’ils devaient faire lorsqu’ils récitaient le Birkat Ha-Mazon pour eux même.
Telle est également l’opinion du RI (Rabbenou Its’hak) rapportée dans les Tossafot, qui pense que la Halah’a doit être fixée sur ce point selon l’opinion de Rabbi Yehouda selon qui le converti apporte les prémices, mais ne dit pas les versets. Cependant, concernant le Birkat Ha-Mazon, les Tossafot écrivent au nom du RI que le converti peut dire « …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… » (« ‘Al Chehinh’alta La-Avotenou Erets H‘emda… »).
Telle est également l’opinion du RI (Rabbenou Its’hak) rapportée dans les Tossafot, qui pense que la Halah’a doit être fixée sur ce point selon l’opinion de Rabbi Yehouda selon qui le converti apporte les prémices, mais ne dit pas les versets. Cependant, concernant le Birkat Ha-Mazon, les Tossafot écrivent au nom du RI que le converti peut dire « …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… » (« ‘Al Chehinh’alta La-Avotenou Erets H‘emda… »).
Mais selon notre maître le RAMBAM, le converti apporte les prémices et dit également les versets de la Torah. Un Gaon du nom de Rabbi Ovadia - qui était un converti – consulta le RAMBAM sur le fait de dire « Notre D. et le D. de nos ancêtres… » (« Elokenou Véloké Avotenou… ») ainsi que « qui nous a choisis parmi toutes les nations… » ou bien « qui a fait des miracles à nos ancêtres… ».
Le RAMBAM lui répondit :
« Tu dois tout dire tel que les choses sont écrites. Ne change strictement rien, et prie comme doit prier et doit réciter des bénédictions n’importe quel juif. C’est ainsi que tu dois agir en récitant des bénédictions et en priant que tu pris seul ou bien en tant qu’officiant. La chose essentielle qu’il faut savoir c’est qu’Avraham Avinou est celui qui enseigna à tout le peuple et leur fit connaître la véritable religion et l’unicité d’Hachem. C’est lui qui rejeta l’idolâtrie et renversa son culte.
C’est lui qui introduit de nombreuses personnes sous les ailes de la Cheh’ina (présence divine). Il leur enseigna et leur indiqua le droit chemin et ordonna à ses enfants et aux enfants de son foyer de préserver le chemin d’Hachem.
C’est pourquoi, toute personne qui se converti, jusqu’à la fin de toutes les générations, ainsi que toute personne qui proclame l’unicité du Nom d’Hachem tel qu’il est écrit dans la Torah, doit être considérée comme le disciple d’Avraham Avinou, et de telles personnes sont les véritables membres du foyer d’Araham Avinou, puisque c’est lui qui a ramené tout le monde dans le droit chemin, comme il a ramené les gens de sa génération par sa bouche et son enseignement.
De la même manière, il a ramené toutes les personnes appelées à se convertir. Avraham est donc le père de sa digne descendance qui marche dans ses voies, mais il est aussi le père de ses disciples et de toute personne qui se convertit. C’est pourquoi tu dois dire « Notre D. et le D. de nos ancêtres… » (« Elokenou Véloké Avotenou… ») car Avraham est ton père, et tu dois aussi dire « …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… » (« ‘Al Chehinh’alta La-Avotenou Erets H‘emda… ») car c’est à Avraham que fut donnée la terre d’Israël ».
C’est lui qui introduit de nombreuses personnes sous les ailes de la Cheh’ina (présence divine). Il leur enseigna et leur indiqua le droit chemin et ordonna à ses enfants et aux enfants de son foyer de préserver le chemin d’Hachem.
C’est pourquoi, toute personne qui se converti, jusqu’à la fin de toutes les générations, ainsi que toute personne qui proclame l’unicité du Nom d’Hachem tel qu’il est écrit dans la Torah, doit être considérée comme le disciple d’Avraham Avinou, et de telles personnes sont les véritables membres du foyer d’Araham Avinou, puisque c’est lui qui a ramené tout le monde dans le droit chemin, comme il a ramené les gens de sa génération par sa bouche et son enseignement.
De la même manière, il a ramené toutes les personnes appelées à se convertir. Avraham est donc le père de sa digne descendance qui marche dans ses voies, mais il est aussi le père de ses disciples et de toute personne qui se convertit. C’est pourquoi tu dois dire « Notre D. et le D. de nos ancêtres… » (« Elokenou Véloké Avotenou… ») car Avraham est ton père, et tu dois aussi dire « …Pour le fait que tu as fait hériter à nos ancêtres une bonne terre… » (« ‘Al Chehinh’alta La-Avotenou Erets H‘emda… ») car c’est à Avraham que fut donnée la terre d’Israël ».
MARAN tranche dans le Choulh’an ‘Arouh’ selon le RAMBAM selon qui le converti peut diriger l’office en tant qu’officiant, et il peut donc dire « Notre D. et le D. de nos ancêtres… » (« Elokenou Véloké Avotenou… »), et de même pour toute autre chose, il doit dire exactement comme chaque juif. (Halacha Yomit)
3 commentaires:
Merci pour ces précieuse et encourageantes informations!
bonjour,
j'ai pourtant lu dans le kitsour que pour l'allumage des bougies de h'annoukah, le convertie devrait recité la brakha shé assa nissim LE ISRAEL et non LAAVOTENOU
Que faut il alors comprendre et que faut il faire exactement?
A+ ;)
La différence entre les deux cas est que le guer - lorsqu'il est chalia'h tsibour - prie pour la communauté et doit donc prononcer les paroles qui la concernent. D'autre part, lorsque le guer prononce la bénédiction des lumières de 'hanouka, il ne prie que pour lui et doit donc dire LE ISRAEL.
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