dimanche 4 novembre 1990

Offenser par la parole : les règles

Rav Ovadia Yossef, chelita

Règles relatives à l’interdiction d’offenser par la parole

Dans la précédente Halah’a, nous avons expliqué l’interdiction d’offenser par la parole une personne ou même sa propre épouse, et nous allons détailler plus loin différents cas pratiques sur ce sujet, tel que les a tranché MARAN dans le Choulh’an ‘Arouh’.

Il est enseigné dans la Guémara Bava Métsi’a (58b) :

Nos maitres enseignent : il est écrit : « Vous ne vous offenserez pas mutuellement ».

Le texte traite d’une offense par la parole, même s’il ne s’agit pas d’une offense financière. Qu'est-ce que l’offense par la parole ? C’est par exemple ne pas placer ses yeux sur le prix d’un produit lorsqu’on n’a pas d’argent.

Explication : il est interdit de demander le prix d’un produit lorsqu’on n’a pas l’intention de l’acheter. Par exemple, une personne entre dans un magasin dans lequel est vendu un certain produit, mais cette personne n’est absolument pas intéressée par l’achat de ce produit présentement, et ne désire connaitre le prix de ce produit que par simple curiosité.

Il lui est interdit de demander le prix du produit, car le vendeur va penser que sa réponse sera utile puisque le client va peut-être acheter ce produit, alors qu’en réalité il n’en est rien. Dans un tel cas, le demandeur transgresse l’interdiction de Onaat Dévarim (offense par la parole) envers le vendeur.

On ne doit pas dire à un repenti : « Souviens-toi de tes actes passés », car on lui rappelle ses fautes et on lui cause de la peine gratuitement puisqu’il s’est aujourd’hui repenti.

De même, on ne doit pas dire à un fils de converti : « Souviens-toi des actes de tes parents. », car là aussi cela provoque de façon injuste la colère et la peine du fils du converti et nous avons mentionné dans la précédente Halah’a que l’offense verbale envers un converti est d’autant plus grave selon les décisionnaires puisque nous avons été mis en garde sur cette interdiction à de nombreux endroits dans la Torah.

Dans le livre de Iyov (Job), il est raconté que lorsque Iyov subit ses terribles épreuves, ses amis lui dirent : « Ta crainte d’Hachem (ton manque de crainte d’Hachem) n’était que pure stupidité, et ta droiture (aurait due être) ton espoir. Souviens-toi ! Quel innocent a-t-il péri ?! » (Voir Tossafott Bava Métsi’a 58b titre : « Halo Yir’atéh’a… »)

Explication : les amis de Iyov lui dirent que toutes ses souffrances ne lui sont arrivées qu’à cause de ses fautes, et en lui disant cela, ils lui causèrent de la peine et augmentèrent sa souffrance.

La Guémara enseigne qu’il ne faut donc pas tenir de tels propos à une personne qui subit des épreuves, car cela fait aussi partie de l’interdiction d’offenser par la parole. Telle est la décision de MARANN dans le Choulh’an ‘Arouh’.

Cependant, le Gaon auteur du livre Péricha écrit que les amis de Iyov ont eu raison de lui parler ainsi, car Iyov pensait qu’Hachem se conduisait avec lui de façon injustifiée (H‘ass Vé-Chalom !). C’est pourquoi ils lui répondirent que de façon certaine, ses épreuves étaient causées par ses fautes.

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