jeudi 18 octobre 1990

Les juifs et la ville de Kielce, Pologne (2)

Les juifs et la ville de Kielce, Pologne (2)

(Ceci est le deuxième article d'une série de trois à propos des juifs et de la ville de Kielce en pologne. Pour lire le premier article, cliquez ici.)

Pogrom de Kielce

Environ 150 à 160 juifs (sur les 200 survivants revenus à Kielce) habitaient dans le seul bâtiment administré par le Comité juif de la Voïvodie de Kielce et situé au 7 de la rue Planty, une petite rue du centre de la ville.

Le 1er juillet 1946, un garçon de huit ans, polonais non-juif, Henryk Błaszczyk fut porté disparu par son père Walenty. À son retour, le garçon inventa une histoire selon laquelle il aurait été détenu par un inconnu. Un voisin suggéra à Henryk que cet homme pouvait avoir été juif ou bohémien. Deux jours plus tard, le garçon, son père et le voisin se rendirent au commissariat de police locale, en passant devant la «maison juive» de la rue-Planty, Henryk désigna un homme à proximité en disant que c'était lui qui l'avait emprisonné dans la cave de la maison (en fait, la maison n'avait pas de cave). Au poste de police Henryk répéta son histoire d'enlèvement et parla des juifs et de leur maison.

Trois patrouilles, chacune d'environ 10 policiers, se rendirent à pied à la maison juive de la rue Planty. Un policier arrêta l'homme désigné par l'enfant, tandis que ses collègues commencèrent à rechercher l'endroit où Henryk prétendait avoir été enfermé. Quand les policiers furent interrogés sur ce qui s'était passé, ils donnèrent de fausses informations sur des juifs qui détenaient un garçon polonais et ils parlèrent aussi de la recherche d'enfants polonais assassinés dans un foyer juif. 

Au cours de la matinée, l'affaire vint aux oreilles d'autres autorités civiles et militaires, y compris l'armée, les services de sécurité et les services d'information militaires. Environ 100 soldats et cinq officiers furent envoyés vers 10 heures. On ne leur avait rien dit rien des circonstances, mais bientôt ils collectèrent des rumeurs de gens dans la rue au sujet des enlèvements et des assassinats

Les habitants de la maison, qui avaient reçu des autorités l'autorisation de porter des armes pour se défendre, reçurent l'ordre de remettre toutes celles qu'ils pouvaient avoir, après quoi la police et les soldats entrèrent de force dans le bâtiment, suivis par la foule. Presque tout de suite la police se mit à tirer, tuant une personne et en blessant plusieurs autres. Il y eut aussi quelques tirs du côté juif, au moins deux et peut-être trois polonais, dont un policier, furent tués alors que les juifs essayaient de se défendre. 

Le Dr Seweryn Kahane, chef du comité juif, fut abattu par des soldats alors qu'il appelait à l'aide. Des prêtres de l'église catholique de l'endroit se rendirent à l'immeuble pour savoir ce qui se passait, mais des officiers les empêchèrent de passer en leur assurant que tout était sous contrôle. Après la tuerie du début à l'intérieur du bâtiment, d'autres juifs furent jetés dehors par les troupes, puis bombardés à coups de pierres et attaqués avec des bâtons par des civils dans la rue.

À suivre...

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